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Blanche-Neige et le Chasseur, critique

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blanche neige et le chasseur critique

Après le bonbon acidulé immangeable qu’était la Blanche-Neige de Tarsem Singh sortie il y a quelques semaines, voici maintenant Blanche-Neige et le Chasseur, la variante héroic-fantasy du conte des frères Grimm.

Après avoir massacré l’Alice au Pays des Merveilles avec Tim Burton, le producteur Joe Roth s’attaque au conte des frères Grimm avec un scénario que le tout-hollywood s’arrachait. En manque d’héroic-fantasy depuis la fin du Seigneur des anneaux et Harry Potter, il était donc temps de trouver une nouvelle icône pouvant guerroyer aux côtés d’un bestiaire fantastique de premier plan. C’est donc à Blanche-Neige qu’incombe cette tâche et l’idée d’orienter le conte dans ces contrées n’est pas forcément absurde. Au contraire, avec le réalisateur Rupert Sanders (tout droit sorti de la pub pour jeux vidéos), il montre bien qu’il est possible d’étoffer l’univers de la douce princesse empoisonnée pour lui faire vivre une aventure sans trop trahir l’histoire originale.

Pourtant il faudra attendre un peu pour se prendre au jeu car le film prend son temps pour démarrer au travers d’une longue introduction à la gloire de la méchante reine-sorcière incarnée par la sublime Charlize Theron en roue libre. Certes, la mise en image grâce à un énorme travail sur la direction artistique est impressionnante mais cela se révèle vite vain devant le rythme et le peu d’intérêt que l’on développe pour l’échappée de Blanche-Neige et son chasseur dans la première partie du film. Il faudra donc attendre l’arrivée dans la forêt noire et la rencontre avec les nains pour que le rythme prenne et que l’on s’attache à cette aventure.

A partir de ce moment là, le film gagne en magie, que ce soit la séquence de cauchemar dans la forêt noire, la rencontre avec un troll jusqu’à l’arrivée dans un sanctuaire où la nature à repris ses droits, le film recèle de nombreuses surprises visuelles qui nous enchanteront. En cela, le pubard qu’est Sanders fait merveille et arrive à délivrer des images qui ont de quoi scotcher la rétine, même si elles ne sont pas vraiment originales. Car l’originalité est peut-être ce qui manque le plus à Blanche-Neige et le Chasseur. Du Seigneur des Anneaux (les plans en hélicoptère autour des montagnes) à Princesse Mononoké (la magnifique séquence du « sanctuaire»  avec le cerf), impossible de passer à côté des influences qui sont ici ressorties copieusement sans avoir été digérées et enlèvent donc au film la personnalité qu’il tente tant bien que mal de construire même si il en impose vraiment par moment.

De la personnalité, c’est justement aux personnages du titre qu’il en manque. Blanche-Neige incarnée par Kristen Stewart n’a ni la beauté éthérée pour rivaliser avec Charlize Theron ni le charisme pour faire un discours guerrier enivrant. Son personnage de princesse se révélant du jour au lendemain élue pour regagner son royaume se révèle vite fade et un véritable boulet pour les autres personnages et en particulier pour Chris Hemsworth qui ne fait qu’échanger son marteau de Thor contre une hache. Heureusement, il y a à côté une Charlize Theron qui prend un grand plaisir à jouer la reine diabolique et toute une équipe de nains sympathiques étonnant joué par des acteurs british de premier plan, sans doute la meilleure surprise du film.

Finalement, ce manque de personnalité dont la bataille finale qui manque d’épique et de lyrisme est l’un des symptômes (après Alice quelle est cette manie du producteur à vouloir intégrer dans ses contes une élue et une bataille qui n’ont rien à y faire ?), est bien représentatif de ce qu’est Blanche-Neige et le Chasseur : le film d’un producteur en recherche du bon coup marketing plutôt que d’une véritable auteur-réalisateur. Il en résulte un film qui est loin d’être désagréable (bien plus réussi et intéressant que la Blanche-Neige de Tarsem Singh) et offre même de très beaux instants en faisant son office de divertissement grand public mais n’est clairement qu’un apéritif par rapport à d’autres œuvres d’heroic-fantasy à venir.


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